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« Uccello, Uccellacci & the birds » conçu, mis en scène et en partie interprété par Jean Luc Verna

17/03/2018

Pas au top de la transgression créatrice…

On attend qu’un spectacle de Jean Luc Verna sera surprenant et provoquant. L’artiste est réputé dessinateur, peintre, musicien « imprécis » à la fois rocker, punk, techno, photographe, retoucheur d’images, performeur et danseur, artiste polymorphe et transdisciplinaire, ­ en gros : pluriel, indifféremment metteur en scène transgressif, écrivain, icône transgenre, amateur de cabaret burlesque, de cinéma et de bandes dessinées, d’histoire de l’art, admirateur de la peinture maniériste et de sculpture anatomique etc. On peut légitimement s’attendre à des interventions artistiquement musclées, dérangeantes, déjantées, irrévérencieuses, « bouleversifiantes », résonnantes, excessives, foutraques, humoristiques, sauvages, dramatiques, poétiques, tragicomiques, symboliquement élégiaques, sensuelles et érotiques, imprévisibles, aventureuses, goguenardes, cocasses, ironiques, antiques, etc. La liste n’est pas exhaustive, l’ordre comme les reliefs des mots sont libres.

« Uccello, Uccellacci & the birds », présenté à Beaubourg ne pouvait donc que confirmer l’impression que m’a laissée son exposition réalisée au Mac Val en 2010.

Le spectacle dont la composition apparaît d’une banalité formelle et d’une pauvreté performative hallucinante est borné semble t-il, par les poncifs de la conception, uniquement narcissique de son créateur-concepteur. De sorte qu’à défaut d’être surpris par le désordre inventif et revendicatif attendu ou potentiel, ou à défaut de conserver la part d’atmosphère « cabaret érotique » du spectacle ou de retenir l’intérêt d’une scène de genre supposée ironiquement rappeler certaine peinture pompier ; de sorte qu’à défaut encore d’admirer le jeu des participants mimant plus qu’ils dansent (mal), voire qu’ils s’essaient d’incarner (par le mime) des corps sculptés antiques ou reproduire des scènes de bacchanales, on se fait chier.