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Unwillinness – Réticence – par Gabrielle Wambaugh

28/03/2018

Ça manquent de socle!…

Unwillinness – Réticence – ou l’histoire mystique de « Marie Madeleine ». Gabrielle Wambaugh a voulu imaginer des effigies de la Sainte par le volume peint ou/et symboliquement coloré ou dans la matière brute. Des sculptures faites d’assemblages repris par variation, l’installation scénarisée d’objets mis au sol ou disposés sur des présentoirs variés font figures d’expressions. L’artiste entend reprendre ce qui signe l’image hagiographique de la Sainte. C’est esthétique vs esthétisant, plastiquement assumé par rapport aux champs divers de l’objet peint en volume.

Tout fait cependant plus image que sculpture dans ces productions où n’existe l’espace qu’à cause de leur 3D, ces produits, plutôt, qui nulle part n’interrogent le plein et son contraire. Quand un assemblage tente d’activer une narration symbolique par une scénarisation et cherche un décollage « créatif », sa présentation marque le pas face aux contraintes du socle et oublie un sens que Marcel Duchamp lui-même a estimé inéluctable. Ainsi, que ce soit sur le sol ou sur un quelconque monticule, qu’il s’agisse d’une table ou qu’elle soit disposée au bord d’un mur, quelque chose manque qui place les œuvres et les inclut par jaillissement ou enfoncement dans leur monde plastique et les réduit à des objets seuls. En couleur ou dans leur seule matière d’origine, les œuvres réagissent par ailleurs faiblement à la dialectique allusive des trois dimensions d’une image dess(e)inée en perspective. En donnant in fine le sentiment d’hésiter constamment sur les forces paradoxales d’un socle effectif ou imaginaire ; chaque production manque son statut et se réduit in fine à un bricolage « précieux ».