Une peinture de l’Etonnement

par Albert Zuello

 

…Si Alain Bouaziz admire Monet ou Cézanne, Masson et Bram Van Velde, c’est pour les valeurs qu’ils accordent d’abord aux questions concrètes que soulève la peinture aux images. L’instant est de celles ci, pour sa stabilité et pour son incertitude, (chaque image n’est-elle pas qu’un fragment de la réalité, d’où qu’elle vienne…).

(Dans ses œuvres…) Rien ne paraît reposer, tout semble se faufiler ou les traverser subrepticement, en venant du fond comme des côtés. L’espace s’impose comme un surgis-sement au milieu de formes, elle-mêmes surprenant le spectateur en quête de leur origine. Le temps intervient comme un fait indépendant des objets qui le peuplent.

…Alain Bouaziz met en correspondances réalités et supposi-tions, vues et visions, confirmant qu’il faut un effort d’imagination au peintre pour inventer l’image de ce qui n’a pas encore de nom d’image et qui n’a pas encore de sujet, quand bien même la présence d’une sorte de thème visuel paraisse guider l’organisation générale.

Rien d’étonnant donc qu’il affectionne l’impalpable et l’empreinte, le fugace et l’élémentaire, l’intuition et la métamorphose. Sa technique unit la continuité de ce qui survient dans l’espace et ce qui s’interrompt dans une vision aussi sublime que provisoire. La beauté picturale point précisément au point culminant du passage de figures vivifiées par le temps de leur existence éphémère…