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De galeries en galeries

12/09/2019

Peu de chose à dire, parfois rien et soudain admirer…

Galerie Aboucaya.

Une exposition collective intitulée « métamorphose(s) ». Les artistes : Angela Detanico et Rafael Lain se veulent proches de l’Art Conceptuel des années 1970 (Joseph Kossuth, Robert Barry, Bernar Venet, On Kawara…). Et c’est vrai qu’extérieurement, leur travail y ressemble et même s’en inspire. En toute logique, peu d’ouvrage ou de manipulation, une esthétique minimaliste, de l’écrit ou/et de la lecture, davantage de composition analogique que plastique : la scénarisation littérale vs des apparences de concept d’installations artistiques ont été privilégié… Par contraste avec la belle exposition clairement thématique visible cet été au MO.CO de Montpellier, ce qui est exposé tourne ici malheureusement un peu à vide en paraissant ne s’inspirer que de pratiques datées et déjà fortement référencées. 


Georgia Russell chez Karsten Greve.

Des effets visuels techniques plus esthétisants que prospectifs dont on nous informe qu’ils seraient inspirés par la nature. Parfois, simple hypothèse, l’intérêt d’une œuvre ressort pour un dispositif plastique où on croit repérer un effort de recherche à distance d'effets d’irisations faciles en guise d’arguments créatifs et poétiques… On suppose ! Cette nouvelle exposition de l’artiste confirme l’impression d’un formalisme perceptible lors des trois précédentes. 


Arnulf Rainer chez Thadaeus Ropac.

Il s’agit d’une présentation monographique d’œuvres de jeunesse, entre 1950 et 1954 ; Rainer cherche à la fois comment peindre et comment faire de la peinture un tableau. L’exposition réunit sur trois étages des œuvres d’une série intitulée « Surpeintures » et d’autres d’un ensemble intitulé « Proportions ». Les Surpeintures sont des peintures réalisées sur des tableaux anciens achetés à peu de frais dans des brocantes. Les « Proportions » se présentent comme des compositions géométriques montées l’aide de bandes de papiers colorés diversement agencées. Les Surpeintures apparaissent comme des paris, Arnulf Rainer couvre ses supports d’un noir ou d’un rouge opaque passé uniformément. Seuls une frange étroite ou un détail infime, un quasi éclat ne subsiste des œuvres initiales. Le geste engagé de l’artiste percute simultanément chaque surface et la fonction picturale du tableau qui devient un pur mystère. On découvre des œuvres d’une intensité exceptionnelle. Aux murs l’originalité, la sobriété et le lyrisme abstrait des œuvres subjuguent.

Les collages rappellent la proximité de Rainer avec l’abstraction géométrique, l’expérimentation autant que l’usage intuitif colorfield. A mon sens, ces compositions plus formelles et démonstratives dont l’intérêt historique est indéniable pour Rainer semblent plus une curiosité de son parcours qu’une recherche expressive complétement autonome comme les Surpeintures. Dans l’ensemble, reste une exposition admirable d’extrémisme artistique. 


Sylvie Auvray Galerie Laurent Godin. 

            Dans une présentation écrite, Sarah Holveck expose que « Sylvie Auvray s’acharne à faire apparaître les figures en sommeil dans les matériaux qu’elle sculpte ».  Tout est dit du geste banal, conventionnel, techniquement hasardeux et sans réelle inspiration poétique ni culture historique de ces œuvres où, même technique, l’invention, in fine, semble manquer. Pire, leur proximité stylistique avec les créations fantasques et fantastiques, toujours prodigieuses et autrement humoristiques de Marlène Mocquet trouble. La pauvreté insigne de dessins muraux accueillant les visiteurs à l’entrée de l’exposition, leur graphisme vaguement emprunté au dessin de mode et l’approximation illustrative et plastique des œuvres dispersées dans la galerie évitent de confondre. 

Deuxième exposition dans la même galerie de l’artiste américain Scoli Acosta… les pièces vaguement Dada, vaguement Fluxus, vaguement spontanées, faussement innocentes sont aussi chaque fois sans surprises.

Sur un mur dans un salon/espace réservé de la galerie, une œuvre stylée d’Alain Séchas capte l’attention par son ironie à la fois cultivée et faussement relâchée…

De l’art inspiré ! J’ai bien fait de venir.