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Pour Jacques Charpentreau

01/04/2016

En 5e, 4e et 3e, j'ai eu deux professeurs d'art…

Je ne rencontrerai donc plus Jacques dans le quartier dont j’ai appris au hasard des courses que nous faisions ordinairement qu’il nous était commun. Ces moments de discussions impromptues et souvent humoristiques sur l’actualité me restent, comme me restent les combats émus pour la qualité littéraire et créative qu’il m’a appris à défendre au collège de la rue du Moulin des Prés, et ces matinées théâtrales au TNP de Georges Wilson à la même époque. Jacques Charpentreau y était mon professeur de lettres… et, à sa façon, un professeur d’art incontestable.

Il y a aussi le collègue que, devenu moi-même enseignant en arts plastiques, je découvrais au hasard d’une nomination dans l’Essonne.… et intacte son ouverture d’esprit, intactes ses exigences culturelles, intactes ses attaches en faveur d’une expression artistique de qualité…et encore inoubliables, ces partages sur la création artistique la plus large.

Et l’Ecole Estienne, où en tant qu’enseignant, j’ai eu la chance d’entendre ses interventions sur l’invention en poésie. Je me souviens de remarques d’élèves tout à la fois amusés et ré-ouverts à l’art du poète, cette fois conférencier, de faire rimer l’intelligence à la fois imaginaire et naturelle des « sorties » de l’écriture poétique avec l’ultra sérieux de ses constructions éditoriales. 

Puis La Maison de Poésie/Fondation Emile-Blémont, dont il me confia la création du logo, et dont il m’a fait partager les attentes, les engagements et, là encore, ses combats… Et le Marché de la Poésie, place Saint Sulpice, où ses propres livres se remarquent toujours par leur architecture culturelle, à l’instar de quelques autres auteurs cultivant impitoyablement et à juste raison : savoirs et rêveries créatives…

Rue du Moulin des Prés, en 5e, 4e et 3e, j’ai eu la chance d’avoir deux professeurs d’art : Mr de Pétigny, pour le dessin, et Mr. Charpentreau, pour la poésie. 

Comment ne pas m’en souvenir ?

Alain Bouaziz