ZeMonBlog
29/09/2018
Jacqueline Dauriac réserve ses lumières pour vivement valoriser la sensualité du spectateur
Jacqueline Dauriac à la galerie Gounod. Après avoir évoqué l’art de vivre bien au CREDAC avec une exposition intitulée « Ça va pluto bien » (dixit), elle remet le couvert avec une re-présentation que cette fois elle titre « Le plaisir sans remords ». Singulière façon de réitérer le bonheur de jouer la couleur sans limite que cette nouvelle présentation qui renvoie l’art d’être artiste à de purs et modestes jeux de lumière colorée. Pas de murs, le moins de tableaux possibles, des plan lumineux intenses tantôt vert, tantôt jaune ou rose, vaguement brun par mélange optique, transparents partout, enveloppants et transfigurants. Au sol, un pseudo miroir est posé, c’est en fait un caisson circulaire lumineux blanc. Dans son sillage une mannequin longue et sculpturale habillée de rouge vif pose comme une sculpture. Elle semble à la fois vouloir faire écran et matérialiser la lumière, exister par et dans elle, être dans son jour sa propre architecture. Sur les murs, des agencements en relief composés de verre teinté forment les pans virtuels de hauts reliefs géométriques. La lumière rouge, verte ou bleutée qui les traverse s’épand aussi dans l’espace, diffusant une présence partout insaisissable. Les volumes créés et leurs éclairages théâtraux suffisent en même temps pour déréalisés l’environnement de la galerie qui devient autant une cage de scène qu’un antre d’artiste imaginant des lumières pour son monde.
L’artiste a t’elle cherché pour son œuvre l’in situ d’un luminocinetisme spirituel ? Jacqueline Dauriac cite Monet, évoque l’idée d’un art fondé sur sa recherche agissante, signifiant par son installation, lumineux par la conception pragmatique de ses moyens et de ses outils. La lumière colorée intègre avec cette remarquable exposition des réserves créatives susceptibles d’effectivement valoriser la sensualité du spectateur.